FEUTRY.COM

LE PAYS OU LA VIE EST PLUS DURE

"Heureux comme dieu en France". Si ce dicton est toujours utilisé par les Etrangers pour décrire l'hexagone, l'auteur de LE PAYS OU LA VIE EST PLUS DURE (Philippe MANIERE, Grasset, Février 2012) nous démontre que la France est devenue malheureusement, au fil du temps, depuis une trentaine d'années, tout l'inverse d'un petit paradis sur terre.

Un seul exemple le démontre : la disparition de l'égalité des chances, de la méritocratie qui avaient pourtant fait les délices de la IIIème république.

Avec l'apparition d'une nouvelle noblesse, celle des énarques et des polytechniciens qui produisent eux-memes des filles et des fils énarques et polytechniciens.

Au final, l'enfant d'employé est condamné à devenir employé, le fils d'immigré, éternel immigré, la fille de femme de ménage, au mieux simple caissière d'hypermarché ...

Philippe MANIERE nous montre à merveille comment la protection du soi-disant "modèle social français" n'est que la défense de rentes et de privilèges dont le maintien bloque le progrès social et économique et notammnent notre adaption à la mondialisation qu'ont pourtant réussi nombre de nos partenaires européens.

Un excellent ouvrage, complémentaire de LA FABRIQUE DE LA DEFIANCE ... ET COMMENT S'EN SORTIR et du MAL FRANCAIS de Alain PEYREFITTE.

A LIRE ABSOLUMENT.

LA FABRIQUE DE LA DEFIANCE ... ET COMMENT S'EN SORTIR

S'il y a un essai à lire cet été, c'est bien LA FABRIQUE DE LA DEFIANCE ... ET COMMENT S'EN SORTIR de Yann ALGAN, Pierre CAHUC et André ZYLBERBERG (ALBIN MICHEL, 2012, 15 €).

A vrai dire, j'ai rarement lu un essai aussi puissant. Puissant car il démontre avec de nombreuses références à l'appui (notamment des études universitaires comparant la France avec les autres pays occidentaux) comment la défiance et la crainte du manque de réciprocité d'autrui minent notre système éducatif (trop vertical), notre économie (où la réussite est généralement suspecte provoquant ainsi des effets ravageurs sur la création de richesses), notre santé (avec un taux de dépression due au travail parmi les plus élevés au monde), un corporatisme et un clientélisme dont on ne trouve d'équivalent que dans des pays comme la Grèce ...

Mais comment sortir de cette spirale de la défiance ? Par plus de collaboration entre les individus afin de créer un vrai collectif au sein par exemple d'une classe d'élèves ou des effectifs d'une entreprise, et ce avec plus de pédagogie et moins de verticalité dans toutes ces structures qui façonnent ou façonneront notre quotidien tout au long de notre vie (administration, monde de l'entreprise, association, école, université ...).

Vraiment un très, très grand essai dans la lignée de LE MAL FRANCAIS de Alain PEYREFITTE (réédition FAYARD, 2006, préface de Hélène CARRERE D'ENCAUSSE) qui est aussi la suite logique et beaucoup plus complète et étayée de LA SOCIETE DE DEFIANCE, COMMENT LA SOCIETE FRANCAISE S'AUTO-DEDRUIT.

UN DES RARES LIVRES QUE CHAQUE FRANCAIS DEVRAIT LIRE !