Paul BERTON, né le 12 juin 1891, mort pour la France le 9 octobre 1914.
Maurice BERTON, né le 19 mars 1893, mort pour la France le 4 septembre 1916.
Louis POMMIER, né le 22 décembre 1880, mort pour la France le 25 août 1916.
Paul et Maurice BERTON était mes grands-oncles.
Louis POMMIER était le frère de mon grand-père maternel, Charles POMMIER.
Tous les trois sont morts en combattant contre les puissances de l’Axe pendant la première guerre mondiale.
Mon arrière-grand-père paternel, Ernest FEUTRY, apprit le déclenchement des hostilités le 2 août 1914, à Saint-Laurent-sur-Mer, village de bord de mer du Calvados qui connut une grande célébrité militaire près de 30 ans plus tard en étant le lieu central de la plage du débarquement de Omaha-Beach, moment crucial qui annonça la fin prochaine de la seconde guerre mondiale, continuum historique du premier conflit mondial.
C’est la sonnerie du tocsin qui l’alerta ce 2 août 1914 de la déclaration de guerre alors qu’il était en train de réparer sa voiture dans son garage.
Cette guerre aurait pu être évitée. Le livre LES SOMNANBULES de Christopher CLARK le démontre avec force détails historiques.
Intérêts territoriaux, montée en puissance de nouvelles puissances économiques, jeux d’alliances associés à un mauvais concours de circonstances eurent raison des efforts de paix qui auraient pu aboutir avec un minimum de bonne volonté notamment entre empires dirigés par des familles toutes liées entre elles par le sang.
Au sortir de la guerre, avec l’armistice du 11 novembre 1918, il y a maintenant 100 ans jour pour jour, c’est une Europe meurtrie, chamboulée, déboussolée, en pleine décomposition qui se réveilla avec les désastres humaines et matériels d’ampleur liés à la première grande guerre industrielle, l’avènement du bolchévisme en Russie, la fin de l’Empire libéral autrichien, gage pourtant de stabilité et la continuation de guerres civiles à l’est de l’Europe jusqu’en 1923 comme l’a décrit avec talent Robert GERWARTH dans son livre LES VAINCUS.
De cette guerre, restera, en plus de cette boucherie humaine, l’idée d’un immense gâchis, l’idée d’avoir anéanti le renouveau français mis sur pied par l’action profondément réformatrice de NAPOLEON III dans tous les domaines et qui permit à la France d’être à la pointe du progrès économique, culturel, scientifique à la fin du 19ème siècle et au début des années 1900. La Belle Epoque avait définitivement vécu.
Au lieu de ne jamais en parler mais de toujours y penser, peut-être aurait-il fallu oser parler avec l’Allemagne de GUILLAUME Ier de l’Alsace-Moselle, terre qu’il considérait finalement si peu allemande. Une résolution pacifique du conflit était tout à fait envisageable, avec un peu de temps et beaucoup de persévérance.
Jamais la France ne réussira à se relever de ce sacrifice humain et économique. La défaite de la France en 1940 est probablement tout autant à chercher du côté français que du côté allemand avec notamment une inaction coupable des élites françaises qui refusèrent d’intervenir militairement lors de la remilitarisation de la Rhénanie en 1937, toutes paralysées qu’elles étaient à l’idée de voir renaître le spectre d’une intervention militaire contre l’Allemagne après la tragique Der Des Der.
En ce centenaire de l’armistice de 1918, comme chaque 11 novembre, je tiens, pour leur sacrifice, à rendre un profond et éternel hommage à Paul et Maurice BERTON, mes grands-oncles, à Louis POMMIER, le frère de mon grand-père ainsi qu’à mon arrière-grand-père Oscar BERTON, député de la Creuse et farouche adversaire de la fameuse « loi des trois ans » qui augmenta le temps de service militaire obligatoire et sans laquelle, probablement, la France ne se serait jamais lancée dans ce premier grand conflit militaire mondial aux déflagrations multiples.
Enfin, dans chaque village de France, allons nous recueillir devant le monument aux morts. A chaque fois, partout dans le pays, la longue liste des morts pour la France pendant la première guerre mondiale inscrite sur ces stèles de la mémoire est la preuve indélébile du sacrifice de toute une génération de patriotes morts au combat par amour de la patrie.