Dans son édition du jeudi 22 février 2018, le magazine CHALLENGES, connu pour ses sympathies marconistes, n'a pas hésité à titrer en couverture, sur fond d'une photographie de l'inspecteur des Finances devenu chef de l'Etat signant des documents contenus dans un parapheur : L'HYPER PDG - IL MANAGE LA FRANCE EXACTEMENT COMME UNE ENTREPRISE.
Tout ça fait sourire, fait penser à la flagornerie de la presse des régimes autoritaires et en tout cas ne correspond pas au début du commencement d'une once de vérité.
D'abord, concernant le chef de l'Etat lui-même, il n'a jamais créé la moindre entreprise de sa vie. Son expérience dans le secteur privé s'est limitée à la banque d'affaires où son entregent, son réseau au sein de la haute fonction publique a été la principale raison de son embauche.
Quant aux pseudo-managers qui accompagneraient Emmanuel MACRON dans la conduite de cette nouvelle entreprise que serait devenu l'Etat français, il est patent qu'ils sont en très grande majorité issus de la haute administration, que lorsqu'ils sont passés par le privé, c'était pour "pantoufler" dans de grandes entreprises aux rémunérations avantageuses. Rien de vrais créateurs de richesses qui innovent, qui prennent des risques. Ils sont de cette lignée de fermiers généraux des temps modernes que décrit avec sagacité Vincent JAUVERT dans son dernier livre intitulé LES INTOUCHABLES D'ETAT, BIENVENUE EN MACRONIE.
Pire encore est le constat concernant les effectifs et comptes publics : toujours plus de dépenses, aucune réduction substantielle d'effectifs de fonctionnaires dans un état réputé obèse, et une dette et un déficit publics qui atteignent des niveaux record alors qu'ils baissent partout ailleurs en Europe. En résumé, tous l'inverse d'une gestion entrepreneuriale dont l'alpha et l'oméga est de faire plus, mieux, à moindre coût, en d'autres termes d’être plus productif.
Ce n'est pas avec une presse subventionnée aussi complaisante vis-à-vis du pouvoir en place, qui suit trop souvent une ligne dictée par ses propriétaires oligarques, que la confiance envers les grands médias reviendra.
Finalement, les médias Fake News ne sont pas toujours ceux que l'on croît !