GOUVERNEZ ! Une évidence pour un homme politique membre d’un parti de GOUVERNEMENT.
Loin s’en faut. Le déclin français est passé par là.
L’auteur du livre (GOUVERNEZ ! Pour un nouvel exercice du pouvoir, ALMA EDITEUR, 12 euros), François CURNUT-GENTILLE, qui reprend ce cri du cœur politique pour titre de son ouvrage n’hésite pas d’ailleurs à parler de « trente gâteuses », expression empruntée à l’essayiste Nicolas BAVEREZ, pour définir ces trente dernières années d’alternance entre la gauche et la droite, engluées chacune d’elle dans l’immobilisme.
Immobilisme fruit, comme le démontre fort bien le député-maire de SAINT-DIZIER, d’une classe politique prise en otage par les lobbies de toutes sortes, qu’ils qualifient de « marques » ou de « rentes », ou encore par les administrations centrales qui corsettent les ministres dans un rôle de simple porte-porale de décisions qu’elles ont préparées dans les bureaux feutrés des ministères, loin de la société civile et des élus.
Pour rebondir, une seule solution : faire triompher l’intérêt général comme au bon vieux temps du gaullisme.
François CORNUT-GENTIL a une solution : prêcher pour sa paroisse. Celle du parlement. Et ce, en vantant ses pouvoirs de contrôle.
Deux instruments sont dans les faits à sa disposition pour mener à bien la nécessaire et tant attendue réforme du pays.
D’abord mettre enfin en place la LOLF, jamais vraiment appliquée et dont l’objectif était de réexaminer les missions de l’Etat avec une méthode simple : « Pour chaque mission, il fallait redéfinir sa finalité et donc son périmètre, sa pertinence et le mode d’intervention approprié pour être efficace ».
Ensuite, astreindre l’exécutif à répondre aux réprimandes et questionnements d’un rapport parlementaire, ce qu’il n’est nullement obligé de faire à ce jour.
D’un diagnostic établi en commun avec l’opposition et la majorité parlementaire, permettant au passage de lister les problèmes et non d’imposer des solutions ainsi que de rendre transparent le débat en révélant l’ensemble de ses enjeux, doit pouvoir naître un débat qui dépasse le champ des « marques » et de quelques apparatchiks des partis politiques spécialistes de « la question ».
C’est l’ensemble des acteurs de la question, aidés en cela par les médias, qui doivent proposer, confronter leurs idées pour aboutir à la mise en place de véritables réformes.
Et François CORNUT-GENTIL de citer en exemple le rapport parlementaire sur l’Ecole polytechnique qui serait la preuve concrète de la réussite de la méthode qu’il préconise ; le ministre de la défense venant en effet d’annoncer une profonde refonte du fonctionnement de la prestigieuse école d’ingénieurs.
La méthode pour réformer la France du Député-Maire de Saint-Dizier est séduisante d’autant qu’elle remet au goût du jour l’usage massif du référendum et la lutte contre l’inflation législative.
Reste un groc hic : François CORNUT-GENTIL est un politicien professionnel (depuis plus de 20 ans, il est député-maire de SAINT-DIZIER).
S’il se veut un ardent opposant aux lobbies, il en défend pourtant un, le sien ; celui des hommes qui vivent depuis des lustres de la politique et qui ne peuvent se résoudre à abandonner le pouvoir.
Et pour défendre la corporation des politiciens professionnels, il n’hésite pas à attaquer bille en tête la société civile qui serait incapable, selon lui, de défendre l’intérêt général une fois arrivée au pouvoir, trop habituée à défendre ses propres intérêts.
En fait, seuls les politiciens professionnels, selon l'auteur, auraient la faculté de rétablir la primauté de l’intérêt général, lester du poids de défendre une « boutique » en particulier.
Or les exemples des démocraties occidentales montrent tout le contraire.
C’est dans les pays où la politique est un métier à vie que les réformes ont le plus de difficulté à se faire, à se mettre en place, les politiciens, marqués par l’usure du pouvoir et donc par la peur de perdre leur(s) mandat(s) au fil des élections et réélections, étant prêts à toutes les compromissions et les perversités comme seul le monde politique peut en connaître.
C’est précisément en limitant la durée de vie de l’ensemble des mandats politiques a 15 ans et en interdisant le cumul de ceux-ci que l’on pourra faire monter une nouvelle classe politique issue de la société civile plus au fait des réalités et donc plus encline à faire triompher l’intérêt général.
D’ailleurs, si en mai 1958, le sursaut national a été possible, c’est bien parce qu’à sa tête était présent un homme issu de la société civile (bien qu’il eût été militaire), mis au ban du monde politique pendant plus de 10 années et qui avait pu, au cours d’une longue traversée du désert, mûrement réfléchir à l’établissement d’une politique visionnaire et ambitieuse pour la France. Il s’agissait bien entendu du Général de GAULLE.
Allez Monsieur CORNUT-GENTILLE, vous qui êtes issu de l’aristocratie politique (votre oncle fut maire de Cannes et ministre du Général de GAULLE), vous qui êtes député-maire de SAINT-DIZIER depuis plus de 20 ans, vous qui cumulez ardemment les mandants, DEMISSIONNEZ ! … pour laisser la place à un homme ou une femme politique issu(e) de la société civile avec l’objectif précisément d’aider à mettre en place votre pragmatique et audacieuse méthode de réforme !