"Si le royaume est inquiet pour son propre avenir, il ne doute pas de ses forces structurelles. On ne trouve, à Londres, aucun "décliniste" annonçant que le pays va retrouver le crépuscule des années d'après-guerre. Personne n'envisage de se "protéger" en rejoignant l'euro ou de renoncer aux bienfaits du libéralisme. La mondialisation reste l'horizon et l'ouverture commerciale le credo. Dans le grand vent concurrentiel, la City, l'innovation, le marketing, la flexibilité et le melting-pot restent les armes de la bonne spécialisation. Et le moral bien sûr ! Garder le Moral ! Mais, pour les Britanniques, cela va sans dire ..."
C'est ainsi que le magazine ENJEUX-LES ECHOS de ce mois d'avril introduit son dossier consacré à la Grande-Bretagne face à la Crise.
Car si cette dernière a été lourdement touchée par l'effondrement des secteur financier et de l'immobilier (deux importants piliers de l'économie britannique), elle bénéficie toujours de cette image de "business friendly" auprès des investisseurs du monde entier qui la considèrent toujours comme le pays européen le plus compétitif.
Et pour ceux qui croiraient encore (ils sont nombreux en France, tant à gauche qu'à droite d'ailleurs) que "la Grande-Bretagne est le pays des "working-poors"", Iain BEGG, professeur à la London School of Economics, affirme au magazine français que "le SMIC créé par les travaillistes (est passé)au-dessus de celui de la France". Il est vrai qu'avoir 24 millions d'emplois productifs contre 20 millions pour la France (avec pourtant une population légèrement supérieure dans notre pays), ça aide à l'augmentation des salaires et du pouvoir d'achat ...
Mieux encore ! Alors que la France en est encore à se battre contre la désindustrialisation de manière défensive, le Royaume-Uni reconstruit son tissu industriel grâce au fourmillement "de PMI dans les biotechnologies, l'instrumentation, le numérique et, demain, le business "vert"" ... avec un objectif ambitieux à moyen terme de voir la part de l'industrie dans le PIB atteindre entre 18 et 20 %.
Quant à ceux qui en sont encore à penser que les services publics britanniques sont toujours dans un état de grand délabrement, c'est oublier que 13 ans de pouvoir travailliste (un record dans l'histoire du pays), grâce à des taux de croissance historiques générateurs d'importantes rentrées fiscales, ont permis au pays d'avoir enfin un réseau ferroviaire profondément rénové (le taux de retard des trains est dorénavant inférieur à celui de la France) et au système de santé de bénéficier enfin de nouveaux hôpitaux flambants neufs dignes du XXIème siècle.
Si bien que malgré l'usure du pouvoir, une violente crise financière qui a mis à mal le premier secteur d'activité du pays, un parti conservateur rénové avec à sa tête un David CAMERON grand communicant, un Nick GLEGG, leader des centristes du LIBDEM, avec le vent en poupe, et une dernière gaffe monstrueuse avec une militante travailliste qui l'interrogeait sur l'immigration, aucun institut de sondage n'est à ce jour en mesure d'affirmer que Gordon BROWN ne sera plus Premier Ministre au lendemain des élections générales du 6 mai prochain.
En tout cas, une enquête à lire avec grand intérêt, pleine d'enseignements, remède à l'autisme de la classe politique franchouillarde !
Et une leçon pour la gauche française qui semble se comporter comme un syndicat de fonctionnaires dirigés par des hauts fonctionnaires dont le principal objectif est de maintenir les avantages acquis des salariés du secteur public au détriment d'une baisse massive des dépenses publics, seule façon de permettre durablement au coût du travail français de diminuer fortement et donc de permettre enfin à la France de recouvrer sa compétitivité et donc le plein emploi (à lire ou relire mon article N'EST PAS MODERNE QUI VEUT) mais aussi de réduire la pression hyper-productiviste sur les salariés français à l'origine de la dégradation des conditions de travail et de nombreux suicides.
Ainsi si Martine AUBRY et Pierre MOSCOVICI veulent réellement appliquer la société du CARE (concept a priori salutaire qui vise à encourager chaque individu à penser à l'autre (j'avais d'ailleurs écrit en 2006 un article à la philosophie assez proche sur mon blog intitulé LA RUTPURE DOIT ETRE AVANT TOUT PSYCHOLOGIQUE tout en écrivant par ailleurs CREONS DE LA RICHESSE ... ET TOUT IRA MIEUX !) et nouveau buzz lancé ces derniers jours par le PS), qu'ils se l'appliquent à eux-mêmes et au cœur de leur électorat en réduisant drastiquement le nombre de fonctionnaires comme l'ont fait tous les pays européens à l'exception de la FRANCE et de la GRECE (on voit aujourd'hui où cela la mène) pour que la pression fiscale sur le secteur privé et ses salaires soit réduite. Et que le PS arrête de nous seriner en nous faisant croire que l'on pourrait taxer davantage le capital alors qu'il est déjà lourdement taxé avec la CSG et la CRDS. Le taxer davantage ne ferait que faire fuir davantage de capitaux dans une monde ouvert, interdépendant et hypermondialisé et nous éloigner ainsi encore davantage de la société du plein emploi.
Quant aux élections de jeudi prochain en Grande-Bretagne, un élément est d'ores et déjà acquis, le grand vainqueur quel que soit le gagnant des urnes est déjà connu : LE LIBERALISME !