Face à la volonté de
certains députés UMP de voir disparaître le bouclier fiscal, ces derniers cédant
à une forme de panique après les élections régionales, le Président de la
République, Nicolas SARKOZY, a malgré tout décidé hier de le maintenir. Nous ne
pouvons que nous en féliciter.
L'abandonner aurait été une
erreur économique, une erreur politique et même une erreur en terme d'équité.
Erreur économique car sa
disparition aurait contribué encore davantage à faire fuir les créateurs de
richesses et donc d'emplois. Rappelons que nombreux d'entre eux ont quitté la
France ces 25 dernières années pour d'autres pays européens et qu'une remise en
cause du bouclier fiscal ne pourrait que les inciter à définitivement ne pas
revenir. Depuis deux ans, grâce au bouclier fiscal, cette fuite s’est tarie et
il n’aurait rien de pire que de donner le sentiment que la politique fiscale
est gouvernée par la démagogie et la loi du « dernier qui a parlé a
raison ».
Erreur politique car cela
aurait validé le discours d'une gauche archaïque toujours basé sur un
égalitarisme destructeur de talents et d'audace, discours auquel tous les
autres grands partis de gauche européens ont, pour cause, renoncé.
Erreur en terme d'équité car
il est juste que le fruit du travail ne soit pas taxé au delà de 50 % de son
produit d'autant que la France, ne l’oublions pas, connaît le plus fort taux de
prélèvements obligatoires du monde occidental.
Avec la
crise financière mondiale, on le croyait envolé ce rêve, celui d'un rêve
français, celui d'une France où tout pouvait redevenir possible. Une sorte de
nouvelle Belle Epoque où l'audace et l'innovation seraient les garants du plein
emploi retrouvé.
Lors de son
discours, improvisé pour l'occasion, devant un parterre d'enseignants et
d'étudiants de l'université de Columbia de New-York, Nicolas SARKOZY a semblé hier renouer avec cette magie, tout au moins du verbe, qui avait fait de lui l'un
des présidents les mieux élus de la Vème république, redonnant espoir, lors de
l'élection présidentielle de 2007, à un pays appauvri par 25 ans de socialisme
larvé.
Ce lundi, il a
clairement vanté les mérites du libéralisme qui n'a pas de sens sans règles. "Il n'y a pas de liberté sans règles"
a-t-il martelé. Difficile à faire admettre dans un pays (la France) où la
grille de lecture marxiste est profondément encrée dans les couches les plus
profondes de la société tel un atavisme franchouillard tant destructeur de
richesses et de talents et où libéralisme est synonyme de finance et de capitalisme
sauvages.
Mais c'est le thème de l'Université qui a donné l'occasion au président français d'enfoncer
le clou contre les vieilles lunes françaises en affirmant haut et fort que
"l'égalite n'est pas l'uniformité,
l'égalité c'est à chacun selon son mérite".
Et qu'il
fallait dans les universités françaises, à l'instar des universités américaines,
des étudiants et professeurs étrangers, des bibliothèques ouvertes le dimanche,
des locaux de qualité ...
Autre propos
fort du Président français : " Je
voudrais m'inspirer de ce que les autres ont fait mieux que nous". En
clair, il faut mettre fin à l'autisme français à l'origine du déclin de notre pays.
Plus
encore, il faut une autre culture française, une culture ouverte sur le monde,
un changement profond de la société ... avec en point d'orgue l'affirmation
haut et fort qu' "être élu, c'est le
début du chemin" et qu'en conséquence, un homme politique doit avoir
des résultats ... comme un chef d'entreprise.
Au final,
nous avons eu droit hier au SARKOZY qu'on aime, au SARKOZY libéral mais
malheureusement bridé et défait électoralement par la crise mondiale et des
erreurs personnelles (vacances sur le Yacht de Vincent BOLLORE, déplacements en
province avec systématiquement un dispositif de sécurité disproportionné, volonté
de nommer son fils Jean SARKOZY à la tête de l'EPAD ...).
Pour le
futur, Nicolas SARKOZY n'a pas d'autres choix que de persister dans de vraies
réformes libérales, à faire oeuvre de davantage de pédagogie notamment en expliquant
les bienfaits de l'économie de marché aux Français dont une majorité doute
encore de l'efficacité selon de récentes études d'opinion (un comble !!) et à
espérer que la croissance économique et l'affaiblissement de l'Euro permettent
d'inverser la courbe du chômage au plus tard fin 2010 - début 2011.