J'ai débatu avec un ami, il y a quelques jours, par mails interposés, sur la question de l'utilisation de la manne financière que représente la collecte des produits d'assurance-vie français (un sujet que les lecteurs de ce blog savent que j'affectionne). Alors que je mettais en exergue la décision n° 41 du rapport ATTALI qui vise notamment à dédier une part substantielle de cette manne financière aux fonds d'amorçage et de développement, l'ami en question m'a répondu : "Merci de ces précisions, mais je connais bien la décision 41 d'Attali qui est excellente, que nous pourrions reprendre et qui, je crois a déjà en partie été prise en compte, mais qui à ma connaissance ne traite pas spécifiquement de l'assurance-vie (sauf les 5 à 10% dans les sociétés non côtées). Je te rappelle que l'assurance-vie est depuis plus de 20 ans la principale source de financement des déficits sociaux en France et qu'il serait difficile de la réaffecter sans traiter d'abord ceux-ci." La remarque de cet ami est très juste. Reste néanmoins à préciser que, plus que le vieillissement de la population ou l'absence de réforme de l'Etat (santé, formation ...), c'est l'insuffisance d'emplois productifs qui est responsable de nos déficits sociaux. Rappelons qu'a populations comparables, la Grande-Bretagne compte 24 millions d'emplois productifs contre 20 millions en France. Et plus il y a d'emplois productifs, plus y a de prélèvements obligatoires en valeur absolue et bien souvent plus ils sont faibles en proportion du PIB (rappel : la France a le plus fort taux de prélèvements obligatoires des pays de l'OCDE avec un taux de 53 %). Ainsi, plus ils y a d'emplois productifs, plus il y a plus de grains à moudre (salaires, rentrées fiscales ...). C'est pour cela qu'avant de se concentrer sur les déficits sociaux, il faut se concentrer avant tout sur l'absence de compétitivité de notre offre de produits et services. On ne pourra résorber nos déficits sociaux que si on créé davantage de richesse. Et pour cela, une seule voie : investir davantage dans le recherche-développement, dans les universités ... dans l'intelligence ! Je vous invite d'ailleurs à aller sur ce blog lire mon post intitulé CREONS DE LA RICHESSE ET TOUT IRA MIEUX ! L'objet de ma démonstration est le suivant : pendant 25 ans, les socialistes (avec la rigueur) et CHIRAC (avec JUPPE puis RAFFARIN) ont à un moment ou à un autre pris le parti de gérer. Pendant cette période, la France a été le seul pays du G7 à connaître un chômage de masse structurel ... avec COLUCHE comme ministre du ravitaillement et l'Abbé PIERRE comme ministre des Pauvres ! Donc continuer à dire que l'argent de l'assurance-vie doit combler les déficits sociaux (je ne dis pas que c'est ce que pense l'ami en question), c'est "Penser Petit" et c'est surtout ne pas penser aux millions de pauvres en France qui attendent la création de ces millions d'emplois supplémentaires pour être plus heureux. Quant aux Epargnants français, ils ont tout intérêt à ce que leur argent aille à l'investissement productif seul créateur de richesse sur le long terme et donc seul à même de combler nos déficits sociaux. En effet, dans le cas contraire, il sera nécessaire d'augmenter l'imposition sur l'épargne pour combler ces fameux déficits sociaux. Alors aura gagner "le Petit Esprit franchouillard" (Peur de tout, notamment du risque, envieux, jaloux de la réussite de l'autre ...) et nous aurons oublié les pauvres qui n'en peuvent plus de vivre de l'assistanat ou d'emplois précaires à faible revenu (lire sur ce blog ET POURTANT JE ME SUIS LEVEE TOT ... et 7 MILLIONS DE PAUVRES EN FRANCE : ET SI ON EN CHERCHAIT VRAIMENT LA CAUSE ?). IL FAUT ABSOLUMENT QUE NOTRE ELITE CESSE DE SE CONTENTER DE GERER POUR ENFIN AVOIR UNE VRAIE VISION SUR LE LONG TERME D'UNE FRANCE RICHE ET GENEREUSE PARCE QU'ELLE SAURA FABRIQUER LES PRODUITS ET SERVICES QUE LES AUTRES NE SAURONT PAS FAIRE, PARCE QU'ELLE AURA LE COUP D'AVANCE ! C'EST CA LA VRAIE RUPTURE !
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