Crise financière oblige, les médias et politiques tirent à boulets rouges sur les Etats-Unis et le Royaume-Uni, responsables d'avoir essaimé sur la planète entière des produits financiers toxiques.
Paradoxe de la situation : c'est dans ces deux pays que l'investissement productif (coeur de l'économie réelle, du capitalisme d'entrepreneurs) a connu une forte augmentation, ces dix dernières années, notamment dans le secteur des nouvelles technologies avec son corollaire, une très importante coopération entre universités et entreprises privés (notamment les fonds d'amorcage).
Résultat : les derniers géants du High-Tech mondial sont tous américains (Google, Amazon, Ebay ...) alors que nous avions tous les talents pour faire partie des meilleurs mondiaux (Kelkoo, Kleline, PriceMinister ...).
La France, bloquée par ses corporatismes de tous poils, la frilosité des investisseurs et son étatisme d'un autre siècle, a vu sa compétitivité en matière d'offres de produits et services innovants diminuer fortement en 25 ans.
Ainsi, notre pays ne compte aujourd'hui que 20 millions d'emplois productifs alors que le Royaume Uni, avec une population légèrement inférieure à la nôtre, en compte 24 millions.
Eh oui, on aurait tord de croire que le Royaume-Uni est un pays dont toute l'énergie est entièrement tournée vers la finance. C'est bien plus.
Ainsi, selon l'Observatoire des sciences et des Techniques, dans son "Indicateurs de Sciences et Technologies" (Editions Economica, 2008), les chercheurs français produisent entre 50 % et 30 % de moins que leurs homologues britanniques.
La Grande-Bretagne est un pays de chercheurs. Qui l'aurait cru ?
Si les Etats-Unis et le Royaume-Uni connaissent en ce moment une forte récession, notamment en raison du fort taux d'endettement de leur population (à commencer par les plus pauvres), ils ont tous les atouts pour sortir de la crise plus forts grâce à leur capacité de résilience et surtout d'excellents fondamentaux dans les domaines du savoir, de la connaissance et donc de l'innovation.
D'où l'importance pour la France de continuer à réformer encore plus vite afin de GAGNER LA BATAILLE DE L'INTELLIGENCE avec l'objectif de vendre au monde entier, dans les années à venir, des produits et services qu'elle sera la seule à pouvoir commercialiser.
Et surtout, si nous devons critiquer la financiarisation de l'économie, il nous faut aussi stigmatiser encore plus fortement la PEUR DU RISQUE et le CONSERVATISME qui ont fait régresser la France, en matière de création de richesse, ces 25 dernières années.
Une fois la crise passée, l'interventionnisme des Etats, s'il a été utile, ne sera que de l'histoire ancienne et les gagnants redeviendront ceux qui auront notamment réussi à attirer l'épargne et les abondantes liquidités mondiales au bénéfice de leur investissement productif national.
Enfin, pour compléter cet article, je vous invite à lire ou relire l'un de mes derniers posts intitulé 7 MILLIONS DE PAUVRES : ET SI ON EN CHERCHAIT VRAIMENT LA CAUSE ? ainsi que celui consacré au livre LA SOCIETE DE DEFIANCE OU COMMENT LE MODELE FRANCAIS S'AUTODETRUIT ?