Vu avant-hier mardi sur TF1 le magazine ENQUETES ET REVELATIONS avec comme sujet "Logement, emploi, pouvoir d'achat : comment les jeunes essaient-ils de s'en sortir ?"
Ou encore, dernièrement, un SPECIAL INVESTIGATION au thème évocateur : "Prud'hommes : la guerre au travail".
Ou enfin sur France 5, le documentaire AUX PRUD'HOMMES diffusé il y a deux jours.
Stagiaires exploités par de grandes banques françaises, Hard-Discounter allemand (ALDI) accusé de ne pas payer les heures supplémentaires, salariés maghrébins, noirs ou handicapés victimes de discrimination, caissières surdiplômées rémunérées à mi-temps, télé-conseillers licenciés sans motif légitime ...
C'est la panorama de la France d'en bas, de la troisième France (pour reprendre l'expression de Jacques ATTALI), de la France sans réseau et sans protection, de la France qui souffre ...
On peut s'étonner que les médias ne s'intéressent à la situation de cette France que depuis quelques années alors qu'elle trouve ses prémices dans les années 80, celles des années MITTERRAND, celles de la nouvelle pauvreté, celle qui a ressuscité l'Abbé PIERRE.
Plus stupéfiant encore le silence de nombreux médias (aux mains de la pensée unique) sur les solutions qui marchent à l'étranger, celles qui ont permis de juguler le chômage de masse qui touche toujours les plus faibles.
Pourtant l'Europe ne manque pas d'exemples où le plein emploi règne depuis longtemps.
Je me souviendrai toujours, adolescent, de ces Anglais, débarquant tout juste des Ferries, mal habillés, avares de paroles, rechignant à consommer en France et se dépêchant de descendre en Espagne (destination pas chère de l'Epoque) à bord de voitures vieillottes.
C'était en Normandie, il y a 30 ans.
Aujourd'hui, la roue a tourné.
Quand je vois les Anglais en Normandie, ils sont pour la plupart à bord de voitures allemandes, habillés fashion et en plus ... avenants et souriants.
En revanche, j'ai l'impression que les Français d'aujourd'hui sont devenus les Anglais d'hier.
Mais que s'est-il passé pour en arriver là ?
Tout simplement, nous n'avons pas suffisamment créé de richesse.
A titre de comparaison, pour une population légèrement inférieure à celle de la France, le Royaume-Uni compte 24 millions d'emplois productifs contre 20 millions dans notre pays.
Sans regarder du côté du Royaume-uni toujours suspect aux yeux des élites françaises (paraît-il trop tourné vers la finance et l'extraction de pétrole), examinons rapidement comment les pays scandinaves (Suède, Danemark et Finlande) ont réussi à réformer la vieille sociale démocratie en la transformant en modèle social libéral.
Avant tout, ils ont modernisé l'état providence et ont permis aux entreprises de maintenir leur effort de recherche et développement en vue de créer des produits et services à forte valeur ajoutée, des produits et services qu'ils sont bien souvent les seuls à pouvoir fournir.
Pendant ce temps, la France a fait exactement l'inverse.
L'Etat n'a fait aucun effort en matière de productivité (avec comme corollaire une dette exponentielle et des prélévements obligatoires toujours très élévés) alors que, pour compenser, le secteur privé s'est lancé dans une course à la productivité horaire unique au monde (acentuée en particulier par les 35 heures) tout en réduisant parallèlement son offre de produits et services novateurs.
Le résultat, c'est un commerce extérieur en berne, une incapacité à atteindre le plein emploi (à la différence de tous les autres pays européens), plusieurs millions d'individus qui connaissent la précarité du travail, les nombreuses difficultés à se loger, beaucoup de diplômes sans débouchés, un service public de l'orientation inexistant ...
La France est toujours, en Europe, le pays où la redistribution de la richesse créée est la plus forte (avec un taux de prélèvements obligatoires très élevé) et le chômage toujours de masse.
C'est le gâteau à partager qui n'est pas assez important. Il faut qu'il augmente. Il faut créer davantage de richesse.
La solution : un état efficace, plus productif. Des entreprises qui gagnent de l'argent, plus sur le dos de leurs salariés, mais grâce à une offre de produits et services compétitive, fruit d'investissements massifs, notamment dans la recherche-développement.
Pour compléter la lecture de cet article, je vous invite à lire ou relire deux de mes notes intitulées MAIS IL EST OU LE MODELE FRANCAIS ? et ET POURTANT JE ME SUIS LEVEE TOT !
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