A la lecture de l'article de LEXPRESS.FR du 9 octobre dernier intitulé "COMMENT L'ELYSEE A PRIS LE POUVOIR CHEZ DEXIA ?", on est en droit de s'interroger sur le fait de savoir si les vrais responsables de la débâcle financière de la banque franco-belge ont bel et bien était sanctionnés.
Au détour de ce long article aux faits particulièrement détaillés et datés, on apprend qu'un certain Bruno DELETRE (X, Ena, Inspecteur des Finances), encore il y a peu directeur général de DEXIA, avait été en charge du dossier FSA.
FSA, c'est la filiale américaine de DEXIA spécialisée dans le réhaussement de crédit à cause de laquelle les problèmes sont arrivés.
Ironie du sort, il semble bel et bien à la lecture de l'article de LEXPRESS.FR que le CEO de DEXIA, le belge Alex MILLER, avait souhaité depuis longtemps vendre cette activité mais le management français de la banque s'y était opposé.
Au final, Bruno DELETRE s'en sort bien. Il quitte DEXIA en juin dernier, forcé et contraint, mais avec "plus de deux millions d'euros" d'indemnités (selon LEXPRESS.FR) et pour se retrouver en charge de la supervision des banques auprès de Christine LAGARDE, ministre de l'Economie.
Mieux encore, c'est lui qu'on envoie pour négocier l'entrée de l'Etat français dans le capital de DEXIA. Cocasse non ? Bien indemnisé, bien recasé et en plus bien vengé avec le départ du management qui l'avait évincé ... qu'il opère en personne !
Si comme l'a dit avec force hier au Québec le président SARKOZY, "chacun doit prendre ses responsabilités, quel que soit son niveau, quelles que soient ses responsabilités" et si les faits relatés par LEXPRESS.FR sont exacts, Bruno DELETRE doit quitter ses fonctions auprès de Cabinet de Christine LAGARDE et rendre à DEXIA la totalité de ses indemnités de départ.
A moins que les diplômes de l'ENA et de Polytechnique et le statut d'Inspecteurs des Finances valent immunité ...