Carl SCHRAMM, Président de la Fondation KAUFFMAN, Les Echos, 18 et 19 juillet 2008, p. 5
Commentaires : La Fondation KAUFFMAN est une ONG américaine dont l'objet est de favoriser l'innovation et le développement des entreprises.
Son Président fustige, dans l'interview des Echos, les dispositions du Small Business Administration, adoptées dans les années 50 aux Etats-Unis, qui auraient l'effet pervers de ne pas inciter les petites entreprises à grandir notamment en réservant une partie des marchés publics aux entreprises ne dépassant pas une certaine taille.
Mais ce qui me paraît encore plus intéressant dans les propos de Carl SCHRAMM, c'est le fait de mettre en lumière qu'un grand pays, s'il veut le rester, doit voir grand, tout particulièrement en matière de valeur ajoutée et donc de politique de l'offre.
Or en France, il est plus facile d'obtenir un crédit bancaire pour ouvrir une pizzeria que pour développer la fabrication et la commercialisation d'un produit innovant. Il est vrai que les sommes nécessaires pour chacun des projets ne sont généralement pas identiques. Mais comme les banquiers français n'aiment pas le risque (sauf en matière de subprimes où ils n'ont pas hésité à acheter des produits structurés et à financer par là-même la bulle spéculative immobilière américaine), ont peur de tout (comme la majorité des Français d'ailleurs), ils ne financent pas les projets au devenir incertain mais particulièrement innovants.
D'ailleurs, le président de la Fondation KAUFFMAN n'hésite pas à affirmer, à l'adresse des autorités européennes et de la présidence française de l'Union Européenne, qu'au lieu "de travailler sur des aides aux PME, on ferait mieux de stimuler les entreprises à forte croissance, pour donner naissance à de nouveaux champions européens."
Et Carl SCHRAMM de poursuivre en précisant qu' "en Europe, le nombre d'entreprises qui franchissent chaque année le seuil du milliard de dollars est très faible alors qu'aux Etats-Unis une trentaine par an atteignent ce cap."
Il n'en demeure pas moins que l'une des spécificités européennes, dont Carl SCHRAMM ne fait pas état en l'espèce, demeure l'absence de fonds d'amorçage (mon grand combat notamment sur FEUTRY.COM) ... par peur du risque !