C'est le livre, avec LA TERRE EST PLATE de Thomas FRIEDMAN, que chaque Français devrait lire.
Edifiante la démonstration de ses auteurs, Yann ALGAN et Pierre CAHUC, tous deux brillants universitaires.
Leur démonstration commence par une question que nous devrions poser à nous-mêmes ainsi qu'à nos proches, à nos collègues de travail ...
Que répondez-vous à la question :
"EN REGLE GENERALE, PENSEZ-VOUS QU'IL EST POSSIBLE DE FAIRE CONFIANCE AUX AUTRES OU QUE L'ON EST JAMAIS ASSEZ MEFIANT ?"
Figurez-vous que seulement 22 % des Français déclarent qu'il est possible de faire confiance aux autres, soit le taux le plus bas d'Europe occidentale.
Mieux encore, savez-vous que plus le sentiment de confiance envers l'autre est élevé, plus le chômage est bas, plus la richesse créée par habitant est élevée, plus le taux de syndicalisation est fort, plus les salariés sont heureux au travail ... ?
Mais pourquoi donc cette défiance si française ?
Notre étatisme et notre corporatisme, répondent les auteurs.
La France crève en effet de l'absence de corps intermédiaires (syndicats, organisations non gouvernementales) capables, en lieu et place de l'Etat qui "peut et doit tout faire", de régler les conflits en fixant les bases d'une société où l'intérêt général prime sur l'intérêt des castes rentières.
Le petit patron franchouillard, pour qui le chef d'entreprise et le salarié n'ont pas le même intérêt, est la parfaite illustration de cette défiance si ancrée dans l'esprit des Français.
En lisant ce livre passionnant et rapide à lire, on comprend mieux pourquoi les Français ont peur de tout et surtout du changement imanquablement perçu comme négatif.
La société française demeure le grand malade de l'Europe occidentale car elle est frileuse, percevant la mondialisation comme une menace et non pas comme une opportunité à condition de s'en donner les moyens, notamment en réformant profondément l'économie et la société.
Les auteurs rappellent à juste titre les mots du Général de Gaulle qui, dans ses MEMOIRES D'ESPOIR, en 1970, faisait le triste constat suivant : "les rapports sociaux restent empreints de méfiance et d'aigreur. Chacun ressent ce qui lui manque plutôt que ce qu'il a."
Ou encore les écrits de celui qui fut longtemps l'un des ses ministres, Alain PEYREFITTE, dans son livre LA SOCIETE DE CONFIANCE : "La société de défiance est une société frileuse, gagnant-perdant : une société où la vie commune est un jeu à somme nulle, voire à somme négative (si tu gagnes, je perds) ; société propice à la lutte des classes, au mal vivre national et international, à la jalousie sociale, à l'enfermement, à l'agressivité de la surveillance mutuelle. La société de confiance est une société en expansion, gagnant-gagnant, une société de solidarité, de projet commun, d'ouverture, d'échange, de communication."
Quand je pense qu'une personne m'a confié ne pas vouloir profiter de la possibilité d'investir dans une PME en lieu et place du paiement au Trésor Public de l'ISF, des rumeurs circulant que l'administration fiscale, n'appréciant guère cette mesure (on se demande pourquoi, si ce n'est par jalousie et/ou idéologie), allait concentrer ses contrôles sur les bénéficiaires de la mesure, je me dis voilà un bon exemple de société de défiance avec ses conséquences tragiques en matière de création de richesse et donc d'emplois.
Oui, vraiment, LA RUPTURE DOIT ETRE AVANT TOUT PSYCHOLOGIQUE !
Je découvre votre blog, et j'en approuve totalement le contenu.
J'essaierai de le consulter le plus souvent possible.
Rédigé par : Leclercq | 29 juin 2008 à 21:26
Oui, cet état d'esprit est bien regrettable.
A très bientôt quand même!
Rédigé par : pommier | 29 juin 2008 à 23:44