Le 11 novembre 1918. Victoire des alliés sur l’Allemagne … et fin d’une boucherie.
En ce jour de commémoration, je pense tout d’abord à tous ces patriotes sacrifiés par des généraux et des hommes politiques avides de puissance et de pouvoir.
Je pense tout particulièrement à mes grands-oncle Paul BERTON (mort en 1914 des suites de ses blessures) et Maurice BERTON (mort à Verdun en 1916 à l’âge de 20 ans lors d’une attaque à la baïonnette et dont le corps n’a jamais été retrouvé).
Je pense à mon grand-père maternel Charles POMMIER, revenu vivant en courageux dragon d’un régiment français, et à son frère mort au combat.
Je pense aussi aux conséquences désastreuses de cette guerre sur le long terme.
Ma grand-mère paternelle, qui fêtera dans quelques semaines ses cent ans, me rappelait encore cet été les séquelles sur la population française de la Grande Guerre.
Une guerre qui a ruiné des familles avec l’apparition de l’inflation.
Une guerre qui a surtout engendré de graves frustrations et rancœurs.
« Tout était devenu petit. Ainsi, le journal était devenu « Le Petit Journal » » me racontait dernièrement une personne reprenant les propos de son père.
C’est que la mentalité des Français avait changé.
De conquérants, de patriotes ne restait des Français qu’un pacifisme honteux qui allait de nouveau les mener à la guerre avec l’Allemagne en se refusant à stopper le réarmement du IIIème Reich.
On comprend mieux pourquoi, alors qu’en pleine débacle de 1940 (Paul REYNAUD, alors Président du Conseil, négociait pourtant avec CHURCHILL une union en un seul état de la France et de la Grande-Bretagne pour mieux combattre l’envahisseur allemand), la chambre du Front Populaire préféra donner les pleins pouvoirs à l’extrême droite pour faire l’armistice avec HITLER.
On comprend mieux pourquoi l’administration de Vichy était composée en partie de cadres venant tout droit du Parti Radical Socialiste et de la SFIO.
On comprend mieux pourquoi beaucoup de communistes avait préféré choisir le régime des Soviets (lié par le pacte germano-soviétique) au détriment de la résistance pour l’intégrer, il est vrai par la suite massivement et avec beaucoup de courage dès 1941.
On comprend mieux pourquoi les Français furent, pendant l’occupation, les champions de la lettre de dénonciation anonyme.
On comprend mieux pourquoi ce spectacle digne du moyen-âge de femmes tondues dont le seul crime était d’avoir couché avec l’occupant fut généralisé sur l’ensemble du territoire français.
On comprend mieux pourquoi les Français sont aujourd’hui agressifs, jaloux voire pervers, frustrés ne plus pouvoir dominer, ce qu’un temps le gaullisme triomphant, aidé par les trente glorieuses, leur avait fait oublier.
Face au défi de l’actuelle mondialisation et de la perte de repères (famille, nation, entreprise à vie), il faut retrouver l’esprit conquérant qui animait nos grands et arrières grands-parents à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle.
Cet esprit conquérant qui avait fait de la France le pays des grandes découvertes, le pays choyé par les artistes du monde entier, le pays de la démocratie, le pays où tout était possible, en résumé le pays du progrès.