RAFFARIN, L’ETERNEL OPTIMISTE
« Ca me fait plaisir de vous voir ! ». Jean-Pierre RAFFARIN est heureux. Il le dit, il le crie même. L’homme jubile à l’idée de voir le thinks tank qu’il a créé en 1999 aux côtés des mousquetaires de la chiraquie d’alors (PERBEN, BARROT et BARNIER) continuer à exister comme force loyale de propositions au candidat SARKOSY.
SARKOSY, le mot est lâché rapidement. Certes pour le soutenir lorsqu’il sera le candidat unique de l’UMP, mais surtout pour fustiger son goût trop prononcé à la « déclinologie », comprenez à la critique du bilan des 11 ans de Jacques CHIRAC à l’Elysée.
L’homme reste fidèle à celui qui a fait de lui, l’illustre inconnu de la France d’en-bas, le Premier Ministre aux réformes si impopulaires mais si nécessaires au pays.
Au final, l’homme pense que la situation économique et sociale de la France n’est pas si mauvaise qu'on le dit. Il faut simplement s’ouvrir davantage sur les grandes nations émergentes qui formeront les superpuissances du capitalisme de demain telles que l’Inde et la Chine (il en revient).
Là-bas, on travaille dur pour créer des bataillons d’ingénieurs, de marketeurs, de financiers… Dans ce pays continent qu’est la Chine, ce qui est le plus difficile pour un étudiant du nord du pays qu’il interrogeait et qui était venu dans le sud poursuivre ses études, ce n’est pas la nécessité de parler le mandarin qui n’est pas sa langue maternelle, mais ce sont « les maths » !
Voilà un discours d’homme moderne, ouvert sur le monde qui veut aider son pays à se préparer face à cette nouvelle compétition venue de l’autre bout de la planète.
Pour le reste, on regrettera, tant sur le fond que sur la forme, un discours certes rodé mais trop angélique, trop langue de bois ne prenant pas suffisamment en compte les problèmes concrets des Français.
C’est dans cette atmosphère que j’ai pu lui demander s’il avait conscience que l’ambiance au travail était souvent difficile, tendue entre collègues, de plus en plus agressive et que la France avait le plus fort taux de suicide au monde avec les ex-républiques soviétiques ! La réponse n’en fût pas une.
Une fois la réunion terminée, j’ai pu encore lui glisser en quittant la salle, alors qu’il s’attardait à discuter avec l’assistance, l’importance, en matière de création de richesse, des fonds de capital risque, quasi inexistant en France.
« Message compris » m’a-t-il répondu.
L’homme est en tout cas sympathique et probablement sincère.
Olivier FEUTRY